Une carte postale de Cologne
Ce jeudi, lendemain de la « Fête des Rois » aussi nommée « Epiphanie » (c’est moi qui ai eu la fève !), j’ai emmené mes élèves de 3è à Cologne.
Cologne fut, à partir de 50 PC, une colonie romaine. C’est Agrippine, la mère de Néron et la femme de Claude, qui y était née et qui a voulu honorer sa ville en lui conférant le statut de Colonie (ses habitants devenaient alors des citoyens romains) : Colonia Claudia Ara Agrippinensium.
Nous avons bien sûr visité le musée archéologique, nous nous sommes arrêtés devant les vestiges de l’enceinte romaine de Cologne et nous sommes entrés dans la cathédrale : le Dom.
C'est dans cette cathédrale que furent déposées, en 1164, les reliques des Trois Rois Mages.
La mention de l'Evangile est très brève et peu explicite: « Des mages vinrent d'Orient... ».
Les mages en Perse désignent la classe sacerdotale. Pour l'Eglise, ils sont les avant-coureurs des peuples qui se convertiront. Ils sont au nombre de trois, à cause des présents symboliques de l'or pour le roi, de l'encens pour un dieu et de la myrrhe pour un mort (le sacrifice). Ils sont trois aussi par analogie avec le chiffre de la Trinité. Ce n'est qu'au Moyen-âge que l'on peint leur visage de noir, rouge et blanc.
Au VIe siècle, ils reçoivent le titre de rois et au IXe siècle, on leur donne un nom: Gaspard, Melchior et Balthazar. L'antiquité chrétienne ignore tout de leur vie. Il faudra attendre le XXe siècle et le roman de Michel Tournier pour les faire vivre !
Le Moyen-âge a beaucoup utilisé le drame liturgique pour toucher les fidèles. L'adoration des Mages fut donc mise en scène à la fête de Noël. Les acteurs ecclésiastiques se présentent: « Nous sommes les trois rois de Tharsis, d'Arabie et de Saba ».
Au milieu du XIIe siècle, la pénitence liée à cette fête de l'Epiphanie fut supprimée et on organisa des réjouissances et des festins. Le chanoine qui avait été élu par ses pairs pour jouer le rôle de Jésus (le roi suprême recevant les offrandes des Mages) offrait une collation pendant laquelle on lui rendait les hommages dus à son rang éphémère.
Les familles agirent de même ce qui a donné naissance à la tradition du gâteau des rois et de la fève…
Les reliques de ces personnages légendaires seraient venues de Perse et d'Arabie et offertes par Sainte Hélène à Byzance. Saint Eustorge, ambassadeur byzantin, devint évêque de Milan où il déposa les reliques. En 1164, Frédéric Barberousse les donne à Rainald de Dassel qui les transporte à Köln.
La châsse
est datée de 1181 et attribuée à Nicolas de Verdun. Les rois sont présentés de telle sorte que les têtes penchées avec les couronnes (offertes par Otton IV) puissent être visibles des fidèles. Et chez vous, qui a eu la fève?